« Il y eut un soir, il y eut un matin ce fut le troisième jour » Genèse 1, 13
(création du soleil, de la lune et des étoiles, pour nous éclairer de jour comme de nuit. Nous avons bien profité de ces astres pendant tout le séjour le temps étant si beau, si clair ! Et heureusement parce que Diane a roulé tout le périple sans feux de croisement, donc soit en plein phare, soit en veilleuse !)
Visite d’Assise et Assise-Rome (190km) Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner (on s’habitue aux croissants italiens, mais, surtout pour les bretons, pas à la margarine servie en guise de beurre, et pas salée bien sûr !), nous montons pour visiter Assise, en suivant le guide, le père Jean-François, en commençant par la Basilica santa Chiara, gothique du 13ième siècle qui renferme le corps de sainte Claire et diverses reliques la concernant et le crucifix de San Damiano par lequel Jésus dit à Saint François : « François, rebâtis mon Eglise ».
Nous traversons en flânant toute la ville pour aboutir à la Basilique de San Francesco, composée de deux églises superposées, l’une dite inférieure dans laquelle repose le corps de Saint François et l’autre dite supérieure (donc au dessus, normal non ?) de style gothique, avec des fresques superbes de Giotto racontant la vie de Saint François, le tout expliqué par père Antoine à voix mi-basse pour éviter de se faire rappeler à l’ordre par un « Silenzio » des gardes de la basilique, le plus souvent pour calmer le bruit fait par les discussions en italien, langue qui bien qu’elle s’exprime avec force gestes, demande aussi du volume sonore.
Nous avons le bonheur de participer à la messe dans une chapelle située sous le cloître attenant à la basilique, avant de nous disperser chacun profitant de ce moment pour compléter la visite, faire quelques achats, ou prendre un rafraichissement, voire un expresso à l’italienne : tout petit (5 cl), très fort en goût, mais pas énervant. Nous n’avons bien sûr pas pu tout voir en une matinée, c’est donc une invitation à revenir. Cette ville, patrimoine mondial de l’humanité, encore imprégnée de la vie de Saint François et de ses disciples et si bien restaurée après le tremblement de terre de 1997 mérite le voyage et un plus long séjour.
Après le repas de midi, toujours excellent (encore bravo aux GO pour le choix) et un rapide briefing/café, nous repartons tous en moto, avec les bagages, ensemble vers la « portioncule » juste à coté d’Assise. Cette chapelle, donnée par les bénédictins a été remise en état par saint François, et il a obtenu une faveur spéciale confirmée par le pape de l’époque et toujours valable aujourd’hui : l’indulgence plénière (c’est à dire « la remise de la peine réparatrice des conséquences du péché » selon l’encyclopédie Théo- pour plus d’explication adressez vous à votre aumônier des motards préféré) pour le pèlerin qui y vient en faisant la démarche de prier aux intentions du pape, de se confesser et de communier dans la semaine. . Nous nous y rendons tous ensemble et la Providence veille puisque nous arrivons devant les grilles de l’église au moment même où le gardien vient les ouvrir. Nous pouvons donc rentrer tous et y prier dans le calme et tous ensemble. J’ai beaucoup apprécié ce moment : le calme, l’unité, le recueillement dans cette petite chapelle, celle de saint François, celle là même qu’il a restaurée.
Après les pleins d’essence (j’avais oublié de m’arrêter pour cela la veille, je sais Daniel, c’est ma faute), nous prenons la route prévue pour Rome (je sais, tous les chemins y mènent mais …..il vaut mieux choisir pour que ça ne dure pas trop) en passant d’abord par Greccio. C’est le lieu où Saint François inventa la première crèche vivante, la nuit de Noël 1223, dans une grotte, pour réaliser pleinement la pauvreté dans laquelle le Fils de Dieu vient s’incarner. C’est aujourd’hui un couvent et un sanctuaire à flanc de falaise. On y visite aussi la « chambre » de saint François, et c’est rustique !
Ensuite nous repartons en trois groupes, un par les grandes routes plus « tourisme », les autres par de plus petites et arrivons à Rome. Mais ce n’est pas tout d’y arriver, il faut encore la traverser pour trouver notre logement. Mon groupe est guidé par le père Antoine, et malgré quelques détours, peut être pour nous faire goûter les joies du centre de Rome à l’heure des embouteillages, merci père, il nous amène enfin à bon port.
Il est tard, nous sommes tous fatigués, mais il faut d’abord s’occuper de nos montures : leur écurie est située pour la plupart au séminaire irlandais à 400 m, ou au séminaire français pour 4 d’entre nous, « élus » (j’en suis !) pour y loger, puis enfin nous pouvons profiter de la maison qui nous est réservée. Elle est située à coté de la basilique saint Clément et du Colisée donc très proche du centre, dispose d’une belle terrasse, de nombreuses chambres, d’une petite chapelle et est entièrement à notre disposition.
Très rapidement les passagères se sont muées en maitresses de maison et ont organisé le repas fournis par le séminaire français. Nous finissons ainsi la soirée très agréablement dans la douceur de la nuit romaine. Mais il ne faut pas se coucher trop tard, car demain « y a pas moto », mais audience du pape François et visite de Rome (à pied ).