« Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut le deuxième jour »
Genèse 1,8
(création de la terre et de la mer, séparation des eaux et des continents, grâce à cette séparation nous pouvons rouler en moto sur un sol dur, alors qu’autrement ce serait l’aquaplaning permanent).
De Bologne à Assise (280 km)
Au programme ce lundi matin, visite de l’unique usine Ducati située dans les faubourgs de Bologne (musée et chaînes de montage).
Nous sommes séparés en deux groupes, le premier avec une guide parlant anglais, la traduction (quasi)simultanée étant assurée par Erik , l’autre groupe avec une guide parlant italien et la traduction du père Antoine, du père Jeff et de Guy , qui aime cette langue pour avoir travaillé et séjourné à Milan quelques années. Visite très intéressante, une belle usine organisée selon la méthode Toyota, dont je ne citerai que deux remarques parmi d’autres : « une moto italienne se doit d’être belle » (contrôle qualité), et aussi avec une belle sonorité : tous les moteurs passent par un banc qui teste le bon fonctionnement mais aussi le bruit !
Petit privilège pour les clients de la marque : si vous venez avec votre moto vous pouvez vous garer dans l’usine, sinon …. dehors.
Nous revenons ensuite chez les dominicaines prendre un bon repas typique italien : primo Piatto, secundo Piatto, etc (des pâtes bien sûr).
Après ce repas, le père Jean François nous fait un petit briefing sur la conduite moto en Italie : ici tout le monde fait du deux roues, moto ou scooter, donc est bien conscient qu’une moto ce n’est pas une auto. Et puis, ils ne sont pas aussi stricts sur le code de la route, la signalisation ou la limitation de vitesse : « è solo indicato ! ». Donc il ne faut pas hésiter à se faufiler, à doubler, mais aussi à laisser le passage, en souplesse : ne pas gêner. C’est vrai qu’au début ça surprend, mais si on l’adopte, c’est très agréable : je revois encore l’expression ravie (la banane !) de Guy après un parcours dans Rome en moto, « à la romaine » : heureux ! « Jamais, je n’aurais imaginé rouler dans Rome en moto, ça me paraissait impossible, irréalisable ! »
Nous prenons congé de nos hôtesses (séance photos de quelques sœurs sur les motos), puis partons en trois groupes par les petites routes à travers Romagnia et Ombrie, dans un joli paysage de collines et vallées assez resserrées, routes de montagnes étroites. La chaleur (plus de 30 °C) et la soif nous amène à nous arrêter dans un petit village (Bibbiena ?) : le premier groupe (« rapide ») s’arrête, se fait indiquer un café, se jette sur les boissons fraiches et ensuite fait signe aux deux suivants qui s’arrêtent aussi. Nous repartons ensuite rapidement sur une petite route de montagne vers le sanctuaire de La Verna, ou du Mont Alverne, ermitage où Saint François reçut les stigmates de la passion du Christ. Mais « souviens toi, sois prudent », j’ai la surprise, étant la moto de tête, juste avant l’entrée d’un virage à gauche de voir surgir un semi-remorque (!?!) qui heureusement serre bien à droite et me laisse la place de passer à l’extérieur. Décidément l’Italie nous réserve plein de surprises. Je ne peux m’empêcher de prier nos anges gardiens, en pensant que les autres motos vont devoir le croiser à leur tour. Après une dernière partie (80km) sur voie rapide (pleines de bosses), nous arrivons à Assise, que nous voyons de loin sur son monticule, resplendissante dans le soleil couchant, qui donne à ses pierres une couleur dorée saisissante.
Nous arrivons les derniers, vers 20h, bien que notre groupe soit « rapide » et parti en premier, réédition, au choix des moqueurs, soit de la fable « le lièvre et la tortue », soit de la parabole « les premiers seront les derniers » (je sais Daniel, c’est de ma faute !). En fait nous sommes le seul groupe à nous être arrêtés à La Verna (grâce à Véronique et à Hélène nous en avons la preuve par photos).
Nous sommes hébergés à la Citadella Ospitalita, intra muros, au pied des remparts, donc idéalement placés pour visiter la ville, et dès le soir après le repas nous partons presque tous à pied profiter de la terrasse d’un café et de la fraicheur relative sur la place de la mairie. Certains iront même jusqu’à prolonger la soirée, au delà de 23h, emmenés par les pères pour une promenade au sommet de la ville. Laurent