Lorsque les motos affluent dans Porcaro, ce 14 août, il y a comme un petit air de nouveau. Tous sont dirigés vers le bourg, contrairement à ce qui était organisé jusqu’en 2015.
Là, c’est un dispositif impressionnant qui reçoit les motards. Derrière l’oratoire et l’église, le terrain des cérémonies, agrandi et augmenté, est entouré de grilles de deux mètres de haut. C’est la rançon de l’annulation de l’édition 2016, qui a conduit les associations organisatrices à s’adapter pour que la préfecture valide le dossier de mise en œuvre.
Ce sera donc sur terrain fermé, grillagé, mais sur un seul terrain que tout se déroulera ! Les bénévoles ont travaillé d’arrache-pied pour établir toute cette structure. Sur place, on trouvera boutiques et restauration, souvenirs et bonne ambiance. L’oratoire et l’église sont, eux, en accès libre : c’est la moindre des choses et la liberté de culte.
Dès 14h00, un peu de bouchon se forme à l’entrée du site. Les porcaréens de cœur se massent devant l’entrée pour une fouille réglementaire. Très vite, tout rentre dans l’ordre et le flux se fait plus accueillant.
Très vite, du côté de l’oratoire, les pèlerins viennent se recueillir. Là, tout est sérieux et profond. Dans le silence, on allume une veilleuse, on se recueille, on a une pensée, parfois une larme pour ceux qui nous ont précédé. Lentement, dans le bouillonnement de Porcaro, s’installe dans les cœurs le « Souviens-toi, sois prudent » qui nous rassemble. On vient à l’oratoire se souvenir. Et les vêpres de 17h00 avec la prédication du Père Jean-François, ancien aumônier des motards, permettra de vivre à fond ce « souviens-toi ».
Avec les mots et le ton juste, le P. Jean François explique que la mort doit ouvrir sur la vie, à l’image de celle du Christ, et que la vie ne vaut sa valeur que si elle est remplie, pleinement vécue. Le souvenir de ceux qui nous ont quittés suscite une vive émotion à l’énumération des noms de ceux qui ont été confiés à notre prière.
Du côté de l’aumônerie, ça fourmille aussi. Les bonnes âmes arrivent des quatre coins de la France pour assurer la logistique pour les cérémonies religieuses. Cette année encore, il y aura du changement : tout doit être en kit, prêt à être déployé le matin du 15 sur le podium qui, la veille, aura servi au concert…
20h00 : le concert commence. Le Père Antoine adresse quelques mots aux motards assemblés autour de la scène, avant de partir se préparer pour la procession aux flambeaux. L’arrêt du concert pour laisser la primauté à la Madone encourage à venir processionner ; nombreux sont les participants à venir prier en se remémorant, au rythme des méditations, les évènements qui se sont déroulés à Fatima, il y a cent ans exactement. La Madone des motards reprend la statue de Notre Dame de Fatima : le lien est étroit.
Puis les festivités reprennent. Le concert bat son plein. Sur le terrain, quelques motards s’évertuent à se faire remarquer en achevant dans une plainte désespérante le moteur de leur engin. On regrette juste que ces ruptures ne troublent la tranquillité de tous durant toute la nuit…
Le lendemain matin, dès six heures, l’équipe de l’aumônerie est sur le pont. Il faut nettoyer les abords du podium, préparer la messe, monter l’autel, etc.… Il faut que pour dix heures, tout soit prêt.
Le groupe de musique est installé : petit stress pour la sono pour laquelle les agents techniques arriveront un peu juste pour que les musiciens puissent appréhender le système.
Mais tout rentre dans l’ordre : et à dix heures tapantes, la procession franchit la grille du terrain, et la Madone portée par quatre jeunes invite tout le monde à se diriger vers le lieu de la messe.
Le P. Antoine se réjouit de voir la foule nombreuse prier
la Madone des motards. Il fait le lien dans son homélie entre vie chrétienne et esprit motard. Être motard entraine à une attitude, mais en l’approfondissant, on peut être pleinement chrétien. Ce serait presque un encouragement aux chrétiens à se faire motards !
Et enfin, le moment de la bénédiction arrive. Les moteurs vrombissent… Le premier à s’avancer, c’est Ewen, 4 ans ½ sur sa pocket bike, que le P Antoine bénit avec grand plaisir. Excellente idée d’ajouter une « Madone des moutards ».
Les motos se suivent et chacun a droit à son petit mot. La bénédiction, menée par cinq prêtres qui seront relayés par cinq autres ensuite, dure plus de trois heures. Les prêtres finiront même sur le camp de toiles, pour aller à la rencontre des derniers qui restent sur place. Personne n’est oublié.
Le moment de la bénédiction est un moment très fort, pendant lequel chacun ouvre son cœur, à sa manière, à l’œuvre de Dieu. « Mon rôle est d’amener les motards à Marie, et à elle, je lui laisse le soin de les conduire vers son Fils », disait l’abbé Prévoteau.
Le grand nombre de motards participant à cet évènement montre le succès d’une Madone nouvelle formule. Le récit de la balade qui va suivre démontrera le succès de cette trente-neuvième édition.
Que
la Madone veille sur tous ! « Souviens-toi, sois prudent ».
P. Antoine de Roeck, Aumônier des motards.
Les photos de cette édition 2017 en suivant le lien çi-dessous !