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Jean LAURENT, de Bénodet (Finistère), «vieux motard»,
à ses amis passionnés de moto et fidèles du Pardon des Motards de PORCARO
Chers amis de "La Madone des Motards",
Je souhaite vous raconter ma mésaventure, qui m'a amené à ABANDONNER LA MOTO, à la veille de mon 76ème anniversaire, ce qui est manifestement trop tôt !..
J'avais une merveilleuse HONDA CBF-1000 ABS depuis juillet 2008, avec laquelle j'ai parcouru plus de 70.000 km... de pur bonheur…
Mon attachement à «La Madone»
Depuis 1994, j'allais chaque année le 15 AOÛT à PORCARO, quittant Bénodet tôt le matin pour parcourir les 170 kilomètres et arriver à temps pour la messe en plein air, dont j'appréciais la ferveur populaire.
Une année, je suis allé la veille rencontrer le Père Guy GILBERT, fabuleux personnage, curé atypique qui sait parler de la FOI, de sa ferveur envers la MADONE, de sa fidélité au Pape, avec ses mots à lui !
A deux reprises, j'ai participé au Pèlerinage de l’Ascension, sous la conduite du Père Jean-François :
- en Bretagne (messe dans l'Abbaye de Landévennec)
- en Suisse Normande (messe dans la Basilique de Lisieux).
J'ai aussi participé au Pèlerinage de Sainte-Anne-d'Auray.
Ce furent de grands moments de fraternité entre motards et de ferveur Chrétienne dont j'ai le souvenir ému.
Habitant au bout du Finistère, je participais peu aux autres activités du team de «La Madone», mais j'ai tenu à adhérer chaque année à l'association.
LUNDI 11 JUILLET 2016 : COUP D'ARRÊT BRUTAL À MA PRATIQUE DE LA MOTO
Je "descendais" à MONTAUBAN (pas celle de Bretagne, mais dans le Tarn-&-Garonne!), en empruntant les routes nationales. Sur la RN 149, dans la traversée d'un village, entre PARTHENAY et POITIERS, j'ai croisé un camion semi-remorque porteur de voitures qui virait sur sa droite vers Thézenay par la RD 738. Il a largement mordu sur ma voie de circulation : j'ai donc fortement ralenti (environ 5 km/h), ai serré sur ma droite - à la limite du trottoir - et attendu qu'il effectue sa manœuvre. Le tracteur étant déjà engagé sur la départementale, l'arrière gauche de la remorque, en pivotant, a violemment heurté le coté gauche de ma moto. Par chance, je ne suis pas tombé et ai pu me garer sur le coté. J'ai vu un flot qui s'écoulait du moteur : ce n'était heureusement pas de l'essence, mais le liquide de refroidissement.
Le temps que je réagisse, le camion avait disparu, laissant sur la route une pièce à conviction : un élément du clignotant arrière gauche de la remorque….
LES DÉGATS sur la MOTO :
- Pipe de raccordement du circuit de refroidissement sur le bloc-moteur cassée,
- impacté sur le dessus – son axe de fixation est tordu, vers l'arrière et le bas
- Trace d'impact sur le RÉSERVOIR (avant-gauche, en bas)
- Éraflures sur la partie haute du carénage (gauche)
Je l'ai échappé belle : si le «Top-bloc» ne l'avait pas protégée, ma JAMBE GAUCHE aurait été violemment heurtée, voire broyée, au milieu du tibia (j'ai constaté une estafilade en enlevant mon pantalon de moto), et je n'aurais pas pu abaisser la béquille latérale, et aurais donc chuté…
Je suis certain que LA MADONE M'A PROTÉGÉ
Je passe sur toutes les formalités que j'ai accomplies :
- dépannage par le service-assistance de l'assurance : comme c'était un LUNDI (jour maudit pour les motards en panne!), l'assurance a fait transporter la moto le lendemain au garage-motos SUZUKI de Parthenay (qui porte bizarrement le nom de «Diabolic»!!)
- plainte à la Gendarmerie de Parthenay pour délit de fuite.
- Rapatriement à BÉNODET par mon assureur, après une nuit d'hôtel (à mes frais!) à Parthenay.
- Démarches multiples auprès du service «sinistres» de l'assurance qui s'est montré intraitable : faute de l'identification du camion, malgré les preuves matérielles, en dépit de la plainte déposée à la Gendarmerie, la «franchise» de 500 € restait à ma charge !...
Le garage de Parthenay n'a réparé ma CBF-1000 le mercredi 20 juillet, dès qu'il a reçu les pièces HONDA. Mon assureur a mis un véhicule de location à ma disposition pour la récupérer à Parthenay. J'y suis allé le jeudi 21 : le circuit de refroidissement était réparé, et la moto pouvait rouler sans danger… mais il restait à extraire l'axe du Top-bloc, cassé dans le bloc-moteur !…
La semaine suivante, j'ai donc déposé ma moto au garage HONDA de QUIMPER, (où je l'ai achetée et qui l'entretient régulièrement) pensant que ce n'était qu'une petite réparation...A l'examen de la CBF, le diagnostic des mécaniciens fut plus alarmiste : c'était une opération délicate, et coûteuse. J'avais donc intérêt à la faire examiner par un expert de l'assurance, pour une prise en charge des frais.
Quelques jours plus tard, le verdict de l'expert est tombé (je cite) :
«VÉHICULE TECHNIQUEMENT RÉPARABLE ET ÉCONOMIQUENT IRRÉPARABLE»
L'équation était la suivante :
- Valeur de la moto : 3.600 €
- Estimation du coût des réparations : 6.770 €
Mon choix fut vite fait, j'ai choisi de céder ma moto – un vrai crève-cœur – à mon Assurance... J'ai reçu le chèque une dizaine de jours plus tard…
Motard, mon Frère : «Souviens-toi – Sois prudent»
Ma mésaventure du 11 juillet m'amène à tirer quelques conclusions et à formuler quelques conseils à mes frères motards :
- NE TOMBE PAS EN PANNE UN LUNDI… tous les garages-moto sont fermés !..
- En cas de choc avec un tiers, sollicite des témoignages, essaie de l'identifier, car sinon, il n'y a aucun recours auprès de ton assureur
- En cas de simples dégâts matériels, même importants, les services de Gendarmerie ou Police n'interviennent pas – ils ont certes d'autres priorités -(j'aurais dû faire état de l’égratignure de ma jambe...que je n'ai constatée que plus tard)
- Sois attentif à ta conduite, mais aussi anticipe sur les fautes d'écart des autres usagers de la route qui, eux, ne font pas assez attention aux motards.
- Les «TOP-BLOCS» que j'ai fait poser en option sont faits pour protéger la moto, mais ce dispositif m'a surtout sauvé la jambe, et peut-être la vie… Équipes-en ta moto!
Pour les fidèles amis de PORCARO, j'ajoute :
- sur le carénage de ma moto, j'ai fixé un «SAINT-CHRISTOPHE» offert par un de mes collaborateurs (lui-même motard) lors de mon départ en retraite : c'est le seul objet que j'ai récupéré sur ma moto...Je l'ai maintenant mis sur le tableau de bord de ma voiture.
- J'avais aussi fixé l'autocollant de la MADONE sur le garde-boue arrière… Je ne pouvais le décoller, mais je continue à me mettre sous sa protection en prenant le volant de ma voiture !…
Une longue histoire d'amour avec la MOTO s'achève : la passion demeure
Natif du Léon, j'ai tout jeune été attiré par les «2-roues» : travaillant, dès mes 15 ans, en entreprise ou dans des fermes durant toutes les vacances scolaires, j'ai pu m'acheter des «Mobylette» d'abord, puis des «125» à 18 ans, après avoir obtenu le permis de conduire AUTO.
Étudiant à RENNES, j'ai passé mon permis-moto en 1961. J'ai eu une BSA 350, puis une JAWA 350, qui étaient presque des «gros cubes» à l'époque !..
Le service militaire, puis mes activités professionnelles absorbantes et ma vie de famille (3 enfants et ma Femme qui n'est jamais montée sur mes motos!) m'ont contraint à renoncer à ma passion durant une trentaine d'années.
Installé à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, depuis 1977, j'ai repris la MOTO en 1993, en achetant (le jour même de mon 53ième anniversaire!) une HONDA 750 «Seven Fifty». (J'ai eu 3 motos du même modèle, de 1993 à 2008).
SERGE, l'un de mes fils, en formation en alternance, l'utilisait en semaine pour ses déplacements scolaires ou professionnels. Moi, j'en profitais avec délice le samedi après-midi et le dimanche pour de belles balades dans le Vexin ou la Vallée de Chevreuse…
Ma dernière moto fut donc cette très confortable et puissante CBF 1000 ABS, que j'ai pilotée avec tant de plaisir de juillet 2008 à ce funeste 11 juillet 2016.... 70.000 km au compteur... pour des belles balades : j'affectionnais particulièrement la Presqu'île de CROZON, le Golfe du MORBIHAN, le Centre-BRETAGNE… . J'ai aussi effectué de plus longs trajets, de Bénodet vers la Région Parisienne et le Lot-et-Garonne, en particulier.
Pour moi, la MOTO c'est fini!... J'aurais souhaité continuer encore quelques années, tant que je conserve les réflexes nécessaires… Mais le sort (ou la Providence?) en a décidé autrement !..
Je vous souhaite à tous beaucoup de bonheur à piloter encore longtemps vos "engins"... Mais soyez prudents et placez-vous toujours sous la protection de "La Madone"
Encore un conseil :
Bien que né dans le «bistro» d'un petit bourg de la campagne Léonarde, je n'ai JAMAIS BU UNE SEULE GOUTTE D'ALCOOL !.. Bien sûr, je ne demande à personne d'en faire autant, mais je vous invite tous, chers amis MOTARDS, à la modération, au-delà même des prescriptions légales, il y va de votre sécurité...
Jean LAURENT, de BÉNODET (29950),
Tél. 06.62.93.53.62
Courriel : jean.louis.laurent@free.fr